Pensées anthroposophiques
Extraits de conférences (exclusivement) de Rudolf Steiner portant sur diverses questions, thèmes, situations... abordés sous différents points de vue et sous l'éclairage de la science de l'esprit d'orientation anthroposophique.
«Lorsque dans un mouvement comme le nôtre, on a pour principe de base de ne jamais interférer avec la liberté individuelle et que ce principe est appliqué rigoureusement, [lorsque] (…) c’est justement ce principe que l’on attaque, vous comprendrez que tout ce qui doit jaillir sur notre terrain doit le faire dans la pleine lumière publique. Lorsque tout ce qui apparaît est pleinement public, il n’y a plus de terrain pour les calomnies. Aussi n’y a-t-il plus aucune autre méthode à l’avenir. C’est pourquoi, en ce qui me concerne, je veillerai à ce que la science de l’esprit d’orientation anthroposophique se déroule dorénavant dans la pleine lumière publique. Elle n’a pas à craindre le public.»
Stuttgart, 11 mai 1917 - GA174b
Rudolf Steiner
- Écrit par : Rudolf Steiner
L'intellectualisme croissant nous a dotés progressivement d'une science de la nature qui traite de tout ce qui est extérieur à l'homme. Je ne parle pas ici de la physique et de la chimie, exclusivement consacrées à ce qui est en dehors de l’être humain, mais de la biologie, de la science de la vie. Celle-ci s'intéresse au plus haut degré aux animaux, inférieurs d'abord, supérieurs ensuite, jusqu'aux plus évolués. Nous disposons ainsi d'une science, magnifique et digne d'admiration, des formes animales, qui nous informe de l'évolution des espèces les unes à partir des autres. Le résultat, c'est cette idée de Darwin et de Haeckel, que la forme humaine est issue des formes animales. Mais ainsi, l’être humain apprend fort peu de choses sur lui-même. Il n'est plus que le point terminal de la série animale. Il y a les animaux, des plus primitifs aux plus évolués, puis, pour clore la série : l’être humain. Il ne se connaît pas en tant qu'être humain, il se connaît animal supérieur. C'est là une grande conquête des sciences, mais il faut la comprendre correctement et reconnaître vraiment que la science nous enseigne précisément ce que l’être humain n'est pas.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Dans le passé, les hommes attachaient vraiment une très grande importance à ce qui se passe sur terre sous l'influence des astres. Ils ont ensuite dépassé ce stade. Songez donc: lorsqu'ici, à la Saint-Jean, il s'agit pour nos âmes de suivre l'âme de la terre qui s'exhale et s'unit aux étoiles, quand nous sommes à la Saint-Jean, aux antipodes c'est Noël. De l'autre côté, l'âme de la terre se concentre sur elle-même. Mais réfléchissez à ceci : dans ces anciennes époques guidées par l'esprit, on ignorait si bien l'existence des antipodes qu'on se représentait la terre sous la forme d'une galette, et qu'on n'aurait jamais pu imaginer le contraste avec les antipodes. Mais l'humanité progresse vraiment vers de nouveaux états de conscience. Son lien avec la terre s'est entièrement modifié dès lors que la forme sphérique de celle-ci a été connue.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Ce qui est particulièrement intéressant pour l'observation du karma, c'est la toute première enfance. Les décisions d'un enfant nous paraissent tout à fait capricieuses - pourtant elles ne le sont pas. Certes, l'enfant imite dans ses actions ce qui se passe autour de lui. J'ai même expliqué dans la conférence publique comment l'enfant est tout entier un organe sensoriel, comment il ressent intérieurement chaque geste, chaque mouvement de ceux qui l'entourent. Et il les ressent dans leur coloration morale. S'il a un père coléreux, il ressentira très bien ce qu'il y a d'immoral dans ces colères. Et dans les mouvements les plus subtils de son entourage, il ressent les pensées. Nous ne devrions donc jamais nous permettre des pensées impures ou immorales dans le voisinage d'un enfant en nous disant que l'enfant n'en sait rien. Ce n'est pas exact. Quand nous pensons, les cordons nerveux intérieurs vibrent plus ou moins, et l'enfant le perçoit, surtout dans les premières années de sa vie. L'enfant est un fin observateur et un imitateur. Mais ce qui est remarquable, et d'un intérêt très élevé, c'est que l'enfant n'imite pas tout: il choisit, et ce choix s'effectue de façon très compliquée.
- Écrit par : Rudolf Steiner
(...) Si l'on veut comprendre les expériences faites entre la mort et une nouvelle naissance, on doit maîtriser une notion importante, celle de sagesse et conscience.En somme, on ne peut pas prétendre que l'être humain ayant franchi le seuil de la mort n'a pas de conscience et que celle-ci doit d'abord peu à peu s'éveiller. Ce n'est même pas correct, en fait, dès qu'il franchit le seuil de la mort, il a une trop forte conscience, il en est en quelque sorte totalement inondé, à tel point qu'il ne s'y retrouve plus, qu'il est totalement enivré par la lumière solaire de la conscience et qu'il doit commencer à s'orienter comme je l'ai évoqué plus en détail dans les conférences mentionnées. Ici sur terre on doit acquérir péniblement la sagesse, tandis que de l'autre côté on est totalement environné par la sagesse, à tel point que l'on doit la tempérer avant de pouvoir la regarder. On ne peut regarder que les parties que l’on a atténuées, abaissées jusqu’à la faiblesse humaine. Il faut donc d'abord se familiariser avec l'action de l'atténuation de de la conscience jusqu’à ce qu’on s’y retrouve. C'est un fait qui saute particulièrement au yeux dès qu'on observe véritablement les manifestations. Voyez-vous, on essaie après coup, par des paroles les plus adaptées possibles, d'exprimer correctement ces phénomènes. (...)
- Écrit par : Rudolf Steiner
Il faut être au clair sur ce qu'est au fond dans l'expérience humaine la pensée, la façon dont la pensée se situe dans l'expérience humaine.
Le matérialiste grossier de notre époque trouve adapté à ce qu'il recherche de dire que le cerveau forme la pensée, ou plutôt que le système nerveux central forme la pensée. Pour celui qui perce les choses à jour, cela est tout aussi vrai qu'il serait vrai d'estimer, quand on regarde dans un miroir, que c'est le miroir qui a fait le visage que l'on voit. Or il ne fait pas du tout le visage, non, le visage est à l'extérieur du miroir. Le miroir ne fait que refléter le visage, le renvoie.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Sur la terre, nous sommes placés en un point précis de l'univers. Nous regardons de tous côtés, et nous voyons ce qui est extérieur à l’être humain. Ce qui est en lui, nous ne le voyons absolument pas. – Ici vous direz: mais c'est insensé de parler ainsi; les anatomistes - sinon tout un chacun - qui dissèquent et étudient le corps humain, connaissent bien l'homme interne. – Ils n'en connaissent rien! Car ce qu'on apprend à connaître de cette manière, c'est aussi «l'extérieur». Que vous regardiez de l'extérieur la peau de l'homme ou ses organes internes, cela revient au même. Or, à l'intérieur de sa peau, il n'y a pas ce que les anatomistes découvrent avec leurs instruments – il y a tout un monde, des mondes entiers ! Dans le poumon humain, dans chaque organe humain se trouvent en petit des univers entiers enroulés sur eux-mêmes.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Supposons la chose suivante : il y aurait eu à Görlitz un cordonnier du nom de Jakob Böhme. Et ce cordonnier nommé Jakob Böhme aurait appris le métier de cordonnier, aurait bien appris comment on découpe les semelles, comment on donne la forme à la chaussure en l'adaptant sur la forme, comment on enfonce les clous dans les semelles et le cuir, etc. Il aurait connu clairement tout cela de A à Z et aurait suaussi le mettre en pratique. Et voici que ce cordonnier du nom de Jakob Böhme s'en serait venu et aurait dit : maintenant, je voudrais voir comment le monde est construit. Eh bien, je suppose qu'à la base du monde il y a une grande forme. Que sur cette forme a été tendu le cuir cosmique. Puis on aurait pris les clous cosmiques et on aurait relié au moyen des clous cosmiques la semelle cosmique au cuir cosmique au-dessus. Puis on aurait pris le cirage cosmique et ciré toute la chaussure cosmique. C'est ainsi que je peux m'expliquer qu'il fasse clair le matin. C'est qu'alors brille le cirage de la chaussure cosmique. Et quand le cirage cosmique est recouvert le soir de toutes sortes de choses, il ne brille plus. C'est pourquoi je me représente que quelqu'un s'occupe pendant la nuit de faire briller à neuf la botte cosmique. Et c'est ainsi que naît l'alternance du jour et de la nuit.
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