Pensées anthroposophiques
Extraits de conférences (exclusivement) de Rudolf Steiner portant sur diverses questions, thèmes, situations... abordés sous différents points de vue et sous l'éclairage de la science de l'esprit d'orientation anthroposophique.
«Lorsque dans un mouvement comme le nôtre, on a pour principe de base de ne jamais interférer avec la liberté individuelle et que ce principe est appliqué rigoureusement, [lorsque] (…) c’est justement ce principe que l’on attaque, vous comprendrez que tout ce qui doit jaillir sur notre terrain doit le faire dans la pleine lumière publique. Lorsque tout ce qui apparaît est pleinement public, il n’y a plus de terrain pour les calomnies. Aussi n’y a-t-il plus aucune autre méthode à l’avenir. C’est pourquoi, en ce qui me concerne, je veillerai à ce que la science de l’esprit d’orientation anthroposophique se déroule dorénavant dans la pleine lumière publique. Elle n’a pas à craindre le public.»
Stuttgart, 11 mai 1917 - GA174b
Rudolf Steiner
- Écrit par : Rudolf Steiner
(...) Je désire évoquer d’abord deux choses importantes qui relèvent de la vision clairvoyante et peuvent aider à comprendre la vie après la mort. Nous avons souvent indiqué à quel point la vie dans le monde suprasensible est différente de la vie que nous menons au sein du monde sensible, dans le monde physique. Lorsque nous accédons au monde spirituel il y a déjà, par exemple, le processus de connaissance qui diffère totalement de celui appliqué au monde physique. Ici-bas, nous allons par le monde, et les choses viennent à la rencontre de nos sens. Elles provoquent des impressions colorées et lumineuses sur l’œil, des impressions auditives dans l’oreille, et d’autres impressions encore sur nos autres sens. Nous percevons les choses, nous nous transportons d’un bout du monde à l’autre – et nous devons le faire – pour arriver à les percevoir.Si nous voulons voir une chose, nous sommes obligés d’aller à sa rencontre. Nous devons nous activer et nous mouvoir dans le monde des sens si nous voulons percevoir les choses sensibles. C’est exactement l’inverse pour les perceptions dans le monde suprasensible. (...)
- Écrit par : Rudolf Steiner
Quand nous considérons l'âme humaine, nous discernons trois activités : la pensée - les représentations-, le sentiment et le vouloir. Je vous en ai parlé souvent, mais aujourd'hui je voudrais considérer ces trois éléments de l'âme humaine dans un contexte particulier, celui de ce cycle.
À l'état de veille, nous ne vivons guère en fait que dans nos représentations ; ce que nous pensons nous est pleinement conscient. Les sentiments sont-ils, pendant la veille, aussi conscients que les pensées ?
- Écrit par : Rudolf Steiner
Sous l'influence du matérialisme de notre époque, on a toujours plus tendance à organiser le travail scolaire en se basant sur le corps physique. On teste ainsi la mémoire, la volonté, la pensée. Je ne m'élève pas là-contre, cela est fort intéressant pour les spécialistes, mais s'en servir pour orienter la pédagogie est quelque chose d'affreux. Ainsi, il apparaît que la nature humaine nous est devenue tout à fait étrangère, puisque pour comprendre un enfant nous devons le tester. Si nous étions intimement unis à sa nature, nous n'aurions pas besoin d'expérimenter. Je souligne ici encore une fois que je ne combats pas la psychologie expérimentale. Elle présente un grand intérêt pour les sciences. Mais prise comme fondement de la pédagogie, elle montre seulement combien l’être humain nous est devenu étranger, dès lors que, pour le connaître, nous en faisons un objet d'expérimentation, et que nous n'avons plus avec lui de lien intérieur. Nous devons retrouver la possibilité, par les voies de l'âme et de l'esprit, d'accéder à la connaissance de l'être humain.
- Écrit par : Rudolf Steiner
L'intellectualisme croissant nous a dotés progressivement d'une science de la nature qui traite de tout ce qui est extérieur à l'homme. Je ne parle pas ici de la physique et de la chimie, exclusivement consacrées à ce qui est en dehors de l’être humain, mais de la biologie, de la science de la vie. Celle-ci s'intéresse au plus haut degré aux animaux, inférieurs d'abord, supérieurs ensuite, jusqu'aux plus évolués. Nous disposons ainsi d'une science, magnifique et digne d'admiration, des formes animales, qui nous informe de l'évolution des espèces les unes à partir des autres. Le résultat, c'est cette idée de Darwin et de Haeckel, que la forme humaine est issue des formes animales. Mais ainsi, l’être humain apprend fort peu de choses sur lui-même. Il n'est plus que le point terminal de la série animale. Il y a les animaux, des plus primitifs aux plus évolués, puis, pour clore la série : l’être humain. Il ne se connaît pas en tant qu'être humain, il se connaît animal supérieur. C'est là une grande conquête des sciences, mais il faut la comprendre correctement et reconnaître vraiment que la science nous enseigne précisément ce que l’être humain n'est pas.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Dans le passé, les hommes attachaient vraiment une très grande importance à ce qui se passe sur terre sous l'influence des astres. Ils ont ensuite dépassé ce stade. Songez donc: lorsqu'ici, à la Saint-Jean, il s'agit pour nos âmes de suivre l'âme de la terre qui s'exhale et s'unit aux étoiles, quand nous sommes à la Saint-Jean, aux antipodes c'est Noël. De l'autre côté, l'âme de la terre se concentre sur elle-même. Mais réfléchissez à ceci : dans ces anciennes époques guidées par l'esprit, on ignorait si bien l'existence des antipodes qu'on se représentait la terre sous la forme d'une galette, et qu'on n'aurait jamais pu imaginer le contraste avec les antipodes. Mais l'humanité progresse vraiment vers de nouveaux états de conscience. Son lien avec la terre s'est entièrement modifié dès lors que la forme sphérique de celle-ci a été connue.
- Écrit par : Rudolf Steiner
Ce qui est particulièrement intéressant pour l'observation du karma, c'est la toute première enfance. Les décisions d'un enfant nous paraissent tout à fait capricieuses - pourtant elles ne le sont pas. Certes, l'enfant imite dans ses actions ce qui se passe autour de lui. J'ai même expliqué dans la conférence publique comment l'enfant est tout entier un organe sensoriel, comment il ressent intérieurement chaque geste, chaque mouvement de ceux qui l'entourent. Et il les ressent dans leur coloration morale. S'il a un père coléreux, il ressentira très bien ce qu'il y a d'immoral dans ces colères. Et dans les mouvements les plus subtils de son entourage, il ressent les pensées. Nous ne devrions donc jamais nous permettre des pensées impures ou immorales dans le voisinage d'un enfant en nous disant que l'enfant n'en sait rien. Ce n'est pas exact. Quand nous pensons, les cordons nerveux intérieurs vibrent plus ou moins, et l'enfant le perçoit, surtout dans les premières années de sa vie. L'enfant est un fin observateur et un imitateur. Mais ce qui est remarquable, et d'un intérêt très élevé, c'est que l'enfant n'imite pas tout: il choisit, et ce choix s'effectue de façon très compliquée.
- Écrit par : Rudolf Steiner
(...) Si l'on veut comprendre les expériences faites entre la mort et une nouvelle naissance, on doit maîtriser une notion importante, celle de sagesse et conscience.En somme, on ne peut pas prétendre que l'être humain ayant franchi le seuil de la mort n'a pas de conscience et que celle-ci doit d'abord peu à peu s'éveiller. Ce n'est même pas correct, en fait, dès qu'il franchit le seuil de la mort, il a une trop forte conscience, il en est en quelque sorte totalement inondé, à tel point qu'il ne s'y retrouve plus, qu'il est totalement enivré par la lumière solaire de la conscience et qu'il doit commencer à s'orienter comme je l'ai évoqué plus en détail dans les conférences mentionnées. Ici sur terre on doit acquérir péniblement la sagesse, tandis que de l'autre côté on est totalement environné par la sagesse, à tel point que l'on doit la tempérer avant de pouvoir la regarder. On ne peut regarder que les parties que l’on a atténuées, abaissées jusqu’à la faiblesse humaine. Il faut donc d'abord se familiariser avec l'action de l'atténuation de de la conscience jusqu’à ce qu’on s’y retrouve. C'est un fait qui saute particulièrement au yeux dès qu'on observe véritablement les manifestations. Voyez-vous, on essaie après coup, par des paroles les plus adaptées possibles, d'exprimer correctement ces phénomènes. (...)
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