Pensées anthroposophiques
Extraits de conférences (exclusivement) de Rudolf Steiner portant sur diverses questions, thèmes, situations... abordés sous différents points de vue et sous l'éclairage de la science de l'esprit d'orientation anthroposophique.
«Lorsque dans un mouvement comme le nôtre, on a pour principe de base de ne jamais interférer avec la liberté individuelle et que ce principe est appliqué rigoureusement, [lorsque] (…) c’est justement ce principe que l’on attaque, vous comprendrez que tout ce qui doit jaillir sur notre terrain doit le faire dans la pleine lumière publique. Lorsque tout ce qui apparaît est pleinement public, il n’y a plus de terrain pour les calomnies. Aussi n’y a-t-il plus aucune autre méthode à l’avenir. C’est pourquoi, en ce qui me concerne, je veillerai à ce que la science de l’esprit d’orientation anthroposophique se déroule dorénavant dans la pleine lumière publique. Elle n’a pas à craindre le public.»
Stuttgart, 11 mai 1917 - GA174b
Rudolf Steiner
- Écrit par : Rudolf Steiner
L’histoire extérieure nous parle de cette civilisation grecque dont nous pouvons admirer les chefs-d' œuvre de la statuaire, ces formes idéales, où le type humain atteint la perfection pour représenter les dieux: Zeus, Demeter, Athéna, Apollon. Chez les Romains, un autre caractère nous frappe. Ici les personnages que représentent les statues portent le plus souvent des toges qui signifient quelque chose de plus qu'un simple vêtement. Qu'éprouvons-nous devant ces figures romaines? Certaines statues de l'époque des rois, ou de celle de la République, nous donnent l'impression que les figures idéales de la Grèce antique sont descendues de leur piédestal pour devenir des hommes de chair et de sang. Cette impression vient de la force intérieure qu'ils possèdent.
- Écrit par : Rudolf Steiner
(...) Seul un être pensant peut acquérir la vérité. Quiconque fait l'effort de penser en vue d'accéder à la vérité, s'aperçoit de plus en plus clairement que tout le domaine de la vérité se divise en deux parties.
La vérité existe sous deux formes. Il y a d'abord celle à laquelle nous parvenons en observant le monde extérieur, en étudiant la nature sous tous ses aspects pour connaître la vérité, toute la sagesse et les lois qu'elle recèle. Quand nous embrassons du regard le champ de notre expérience, nous arrivons à cette forme de vérité qu'on peut appeler la vérité réflexive. Nous savons que la nature est saturée, pénétrée de sagesse. Dans la plante vit ce que nous comprenons ensuite comme l'idée de la plante. La plante est faite de sagesse, et c'est de cette dernière que nous nous saisissons lorsque nous élaborons l'idée de la plante. Telle est l'attitude de l'homme face au monde. Il admet que le monde est issu de la sagesse et qu'au moyen de la pensée il peut retrouver l'élément créateur du monde. Telle est la vérité accessible au penser réflexif.
Mais il existe des vérités que la seule réflexion n'est pas en mesure de dévoiler, pour lesquelles il faut aller au-delà de ce que nous offre la vie extérieure. Nous savons déjà que, dans la vie quotidienne, l'homme doit, pour confectionner un outil ou un instrument, inventer des lois que la pensée appliquée à l'expérience passée, la réflexion, ne saurait lui révéler. Quand il fabrique une montre, par exemple,(...)
- Écrit par : Rudolf Steiner
L’homme élabore des concepts de la réalité perçue par les sens. La théorie de la connaissance s'interroge sur la nature des rapports entre la réalité d'un être ou d'un processus, et le concept que l'homme en retient dans son âme. Ce que je porte en moi sous forme du concept «loup», a-t-il un rapport quelconque avec une réalité, ou s'agit-il simplement d'un schéma élaboré par mon âme en faisant abstraction de ce qui est particulier à tel ou tel loup, schéma auquel rien dans le monde des réalités ne correspond ?
- Écrit par : Rudolf Steiner
L'homme doit, bien entendu, vivre avec son temps. Il a le devoir de le faire. Il ne faut pas, lorsqu'une chose est caractérisée, prendre cela comme si l'on voulait dire par là que tout doit être rejeté. Mais le contrepoids doit être créé. Il est tout à fait naturel qu'aujourd'hui le monde se trouve face à des impulsions qui conduisent tout à fait dans le matérialisme. Cela ne peut pas être empêché, car cette pénétration dans le matérialisme est en rapport avec une profonde nécessité de notre temps. Je dirais que toutes les puissances font en sorte d'introduire l'homme de façon tout à fait ferme dans le matérialisme. Cela ne peut pas être empêché. Cela fait partie de l'essence de la cinquième époque post-atlantéenne. Mais le contrepoids doit être créé.