NDLR : la carte ci-dessus ne date bien sûr pas de 1917. Elle montre toutefois à quel point la géopolitique actuelle reflète aujourd'hui encore certaines considérations fondamentales communiquées par Rudolf Steiner dès la seconde décennie du XXème siècle, lesquelles permettent de comprendre les principales évolutions mondiales en cours.
Source de cette image : https://www.eurocontinent.eu
Extrait d'une conférence donnée le 13 octobre 1917 isue du cycle :
« La chute des Esprits des ténèbres » - GA177 - 8ème conférence
Éditions Triades 1978
Traduction : Henriette Bideau
NDLR : Cet extrait de conférence se rapporte aux événements terriblement dramatiques qui sont survenus lors de la Première Guerre mondiale. On y retrouve néanmoins déjà tous les éléments qui seront à la base de nombreuses catastrophes vécues tout le long du XXème siècle et encore aujourd'hui au cours du XXIème siècle, à savoir les guerres qui ont lieu actuellement en Ukraine, au Moyen-Orient, etc. Attention toutefois : rappelons que Rudolf Steiner aborde l'examen des causes qui conduisent à de telles catastrophes (dont la première guerre mondiale, notamment) à partir de très nombreux points de vue différents et qu’il ne saurait donc être question de réduire ces causes aux seuls facteurs qui sont rapportés dans le présent extrait. Une fois de plus, le présent contenu est mis à la disposition du public en vue de l’inviter à étudier, à élargir et à approfondir sans relâche sa compréhension des fondements, non seulement des tragédies actuelles mais aussi de ce qui peut être source de guérison pour la vie sociale (voir par exemple en guise d'introduction : www.tri-articulation.info ) |
(…) Nous sommes pris depuis trois ans dans de terribles événements qui pourraient enseigner beaucoup à chacun ; seulement il ne faut pas en suivre le déroulement en dormant, il faut veiller. Il faut en réalité admirer – au sens négatif du terme – que tant d’êtres humains dorment encore devant ces terribles événements actuels, qu’ils ne soient pas encore arrivés à réfléchir que de pareils événements, tels que l’évolution du monde et des hommes n’en a jamais connus, exigent qu’on recoure à des concepts nouveaux que l’on n’ait jamais connus. Ici la réalité juge autrement.
Permettez-moi d’exprimer encore une fois sous une forme symbolique, et d’une manière plus précise, ce que je veux dire en fait. On peut dire ceci : depuis des années déjà, quelques personnes se faisaient une idée de la guerre qui allait éclater. En général, on peut dire qu’à l’exception de certains milieux de la population anglo-américaine, le monde a été en quelque sorte surpris par cette guerre. Pourtant, quelques-uns se représentaient qu’elle allait venir – se le représentaient parfois, il est vrai, de façon bien singulière. Une représentation notamment se retrouvait constamment, née d’esprits profonds – je ne parle pas du tout ironiquement, mais tout à fait sérieusement –, d’économistes, de politiciens, représentation échafaudée à partir de tels ou tels processus.
Les gens ont beaucoup travaillé scientifiquement, combiné, abstrait, synthétisé de toutes sortes de façons, et ont finalement élaboré une représentation que l’on a rencontrée souvent, pendant longtemps, et encore au moment où la guerre éclata –, à ce moment elle a été répétée de nombreuses fois : c’est l’idée qu’en raison des conditions actuelles dans le monde, des relations commerciales, économiques, cette guerre ne pouvait pas durer plus de quatre à six mois. La chose était rigoureusement démontrée, c’était une vérité strictement prouvée[i]. Et vraiment, les raisons avancées n’étaient pas sottes, elles étaient même très astucieuses.
Mais la réalité, comment se comporte-t-elle vis-à-vis de ce réseau de raisons que nos économistes avisés ont conçu ? Comment se comporte-t-elle[ii] ? – Vous voyez bien comment ! Et quelle est la chose qui importe devant une pareille situation ? Ce qu’il faut faire, c’est en tirer les conséquences, les véritables conséquences. Si on le fait, cette guerre aura été une leçon.
Et quelle peut être l’unique conséquence de ce que je vous ai esquissé à titre d’exemple ? Car je n’ai présenté qu’un cas flagrant, je pourrais énumérer de nombreuses opinions qui ont, elles aussi, sombré – pour dire les choses en termes modérés – devant la réalité des événements de ces trois dernières années.
La conséquence réelle ne peut être que celle-ci : on jette par-dessus bord tout ce qui a inspiré de telles conceptions, et l’on se dit : nous avons donc pensé d’une manière non adaptée à la réalité, nous avons développé un système de pensées abstrait, étranger à la réalité, et nous l’avons introduit dans la réalité elle-même, si bien que cette réalité est faussée ; il faut donc abandonner d’abord les préalables qui ont engendré une connaissance capable d’anéantir la réalité.
Ce que je viens de dire, on peut certainement l’exprimer en paroles de poids. Seront-elles entendues de la même façon, c’est une autre question. Il y avait autant d’esprit dans les affirmations des hommes politiques concernant la durée possible de la guerre : de quatre à six mois – il y avait vraiment beaucoup d’esprit – et je ne parle pas ironiquement – dans les raisons qu’a fait valoir certain aréopage de médecins lors de la construction de la première ligne de chemin de fer en Europe centrale, raisons fondées sur la science médicale de l’époque.
On a alors objecté – non pas une tête folle, mais un collège de médecins éclairés, je l’ai souvent rappelé – qu’il ne fallait pas construire de chemin de fer parce que le système nerveux de l’homme ne pourrait pas s’y adapter. La chose peut se lire dans un document rédigé en l’année 1838. La date n’est donc pas si éloignée de nous à laquelle on a estimé qu’il ne fallait pas construire de chemin de fer ; mais que si des hommes se trouvaient pour le faire – voilà ce qu’on lit dans ce document –, il faudrait au moins construire de part et d’autre de la voie de hautes palissades afin que les paysans ne voient pas les trains qui passent et risquent un ébranlement au cerveau.
Bien sûr, on rit de pareilles déclarations quand il apparaît par la suite que la réalité n’en tient pas compte. Les hommes rient. Et certains esprits élémentaires rient aussi, et même avant le moment où sont énoncées de pareilles convictions scientifiques – ils rient de la sottise humaine.
Faire table rase de tout ce qui a conduit à la contradiction ! Car elle est là, elle est réellement là : la vie de ces trois dernières années par toute la terre est une contradiction devenue réalité. Il faut donc se faire de ce qui se passe une conception différente. Une révision radicale des conceptions, voilà ce que l’époque exige de nous. Il est même difficile, quand on s’est engagé dans une telle démarche de pensée, de la mener parfaitement à terme à notre époque.
L’humanité ne pense pas assez librement pour la conduire jusqu’au bout. Celui qui a le sens de la réalité, de ce qui se passe vraiment autour de nous, celui-là peut voir que dans la réalité, au-dehors, ces conséquences sont déjà un fait accompli. C’est seulement dans la tête des hommes qu’elles ne sont pas encore entrées. Et dans cette perspective, il existe une opposition marquée entre l’Ouest et l’Est. L’année dernière, je vous en ai parlé en me plaçant aux points de vue les plus différents ; j’ai par exemple attiré votre attention sur le fait que l’Ouest parle surtout de la naissance et de ce qu’exige le droit.
Voyez les conceptions du monde occidentales : la notion scientifique principale qui y domine, c’est celle de l’ascendance, de la naissance. C’est pourquoi l’Ouest a conçu la théorie de l’hérédité, le darwinisme. On pourrait dire aussi : la doctrine des naissances et de l’hérédité dans le domaine de la philosophie, la doctrine des droits de l’homme dans le domaine pratique.
Dans l’Est, qui est moins connu, dans la vie russe, vous rencontrez des considérations sur la mort, sur le but de l’homme orienté vers le monde spirituel – lisez Solovieff, c’est tout à fait possible aujourd’hui – sur la notion de culpabilité, la notion du péché dans le domaine de la morale pratique. On trouve cette opposition entre l’Est et l’Ouest dans la plupart des domaines.
Et l’on ne peut pas comprendre la réalité si l’on ne s’y arrête pas comme il convient. L’affectivité, les sympathies et les antipathies empêchent l’homme de considérer les choses dans leur réalité ; exactement comme il perd le sens des contradictions lorsqu’il se complaît à une certaine comparaison[iii], parce qu’il prend ce qu’il aime pour la vérité absolue, et ne conçoit pas que l’opposition opposée puisse être également juste si on l’envisage d’un autre point de vue.
Regardons l’Ouest, notamment l’Ouest anglo-américain – car les autres ne font pour une grande part que suivre. Quel est là le point de vue courant – on appelle cela souvent un idéal – dans le wilsonianisme[iv] en particulier ? Le point de vue courant, c’est que le monde entier doit devenir semblable aux peuples des siècles derniers. Des peuples ont élaboré des structures sociales idéales – que l’on désigne de différents noms, par exemple du mot de « démocratie » – et d’autres peuples sont grandement coupables parce qu’ils n’ont pas élaboré des structures semblables !
Tout ira bien quand le monde entier les aura adoptées. Voilà le point de vue anglo-américain : ce que nous avons élaboré, ce que nous sommes devenus, voilà ce qui donne aux grandes et aux petites nations leur légitimité, voilà ce qui leur donne de bonnes structures, et qui fait le bonheur des hommes au sein de l’État. Voilà comme il doit en être partout[v].
C’est ce que nous entendons proclamer ; c’est l’évangile de l’Occident. On ne pense pas du tout que tout cela n’a qu’une valeur relative, que c’est né avant tout de l’affectivité, et non pas, comme on le croit, de la seule raison, de la seule intelligence.
Il ne faut naturellement pas faire dire aux mots ce qu’ils ne contiennent pas ; on fait naître ainsi aujourd’hui de nombreux malentendus. On pourrait croire par exemple qu’en parlant de wilsonianisme ou de lloyd-georgianisme[vi], je veux dénigrer le peuple américain ou la race anglo-américaine. Ce n’est absolument pas le cas. J’emploie à dessein le mot « wilsonianisme » parce qu’il désigne quelque chose de tout à fait caractéristique. Mais je suis bien éloigné d’avoir en tête ce que l’on pourrait sans hésiter appeler « américanisme ».
Il faut là, une fois encore, ne pas perdre de vue la réalité. Une partie des discours prononcés par Mr. Wilson ces derniers temps n’ont même pas leur origine en Amérique. On ne peut même pas lui décerner la palme de l’originalité. Ses discours n’ont aucune valeur, leur contenu est faux ; et ils ne sont même pas originaux. Le fait singulier, c’est qu’un écrivain berlinois a écrit des articles pleins d’esprit, mais non pas dans le sens de la conception allemande du monde, des articles qui étaient du wilsonianisme avant Wilson, des articles très perspicaces.
Ils ont fait florès – pas en Allemagne précisément, mais au Congrès américain ; on en a fait un recueil que vous trouverez dans les dossiers du Congrès américain ; ils ont été lus au cours des séances du Congrès, et plus d’une tirade de Mr. Wilson provient de ces pages. Plus d’un fait avancé par Mr. Wilson contre l’Europe du centre provient de là. Ce n’est donc même pas original.
Lorsqu’on écrira plus tard l’histoire, il sera en tout cas amusant et très intéressant de trouver dans les archives du Congrès américain que ces messieurs ont renoncé pour un temps à exposer leurs propres lumières pour lire à haute voix les articles d’un écrivain berlinois, et qu’ils les ont conservés dans les dossiers en écrivant dessus : « Archives du Congrès américain ».
Mais ce qui nous intéresse avant tout, c’est de savoir pourquoi ces articles ont eu tant de succès : c’est que précisément ils expriment le doux sentiment de bien-être que l’on éprouve à rester sur la chaise que l’on occupe depuis des siècles, et à dire au monde : si vous vous asseyez tous sur des chaises comme les nôtres, tout ira bien. – Voilà l’Occident.
L’Est, la Russie, a aussi tiré des faits des conséquences. Non pas en idées ; les gens là-bas ne sont pas encore doués pour les idées, ils ont leur réalité. Les conséquences qu’ils en tirent sont différentes. Il ne leur est pas du tout venu à l’idée de dire : ce que nous avons fait depuis des années, voilà le salut de l’humanité, nous voulons que tous les gens deviennent comme nous étions. – On aurait pu aussi trouver de belles paroles pour décrire ce qui s’est passé en Russie depuis des siècles ; de belles paroles, on en trouve pour tout, on en trouve aussi pour la réalité, si horrible soit-elle.
Aujourd’hui, cela ne coûte, en or américain, que tant et tant de dollars ; et l’on peut ainsi interpréter dans un sens moral des idéaux très, très « dorés ». Ce n’est pas ce qui s’est passé à l’Est ; là, on a tiré une conséquence effective. On n’a pas dit : il faut que le monde adopte ce que nous avons eu. On a conclu véritablement, comme je l’ai indiqué tout à l’heure : il faut que les préalables ne soient pas justes – et l’on a ainsi mis en branle une chose qui certes n’est pas encore, et de loin, ce qu’elle sera plus tard[vii].
Mais peu importe ; mon intention n’est pas d’émettre un jugement sur l’un ou sur l’autre comportement ; je voulais seulement montrer la grande opposition entre les deux. Si vous percevez bien cette opposition, vous aurez une image de la réalité entre l’Occident qui ne jure que par ce qui fut son passé, et l’Est qui a rompu avec tout ce qui fut son passé[viii].
En considérant cela, vous n’êtes plus éloignés des causes réelles de l’actuel conflit mondial ; vous n’êtes plus très éloignés de ce sur quoi j’ai déjà ici attiré l’attention : en fait, la guerre se livre entre l’Ouest et l’Est. Ce qui se trouve entre les deux est écrasé et doit souffrir parce que l’Est et l’Ouest sont en désaccord[ix].
Mais accepte-t-on aujourd’hui de fixer son regard sur une chose aussi énorme ? Ce mois de mars 1917 a-t-il éclairé la grande opposition entre l’Ouest et l’Est ? L’année dernière, le tableau noir ici[x] portait inscrit ce qui, dans la conception du monde, revient à l’Ouest, et ce qui revient à l’Est. L’histoire nous l’enseigne depuis le mois de mars de cette année. Il faut que les hommes en tirent des enseignements, qu’ils comprennent, sinon des temps viendront qui seront encore bien plus difficiles. Il ne s’agit pas de savoir dans l’abstrait ceci ou cela, mais surtout de formuler l’exigence d’un retournement, de l’effort à faire pour surmonter la confortable indolence, et pour voir que ce qui est juste, c’est une conception du monde spirituelle.
Il faut s’efforcer, au sein de la science de l’esprit, de mettre en œuvre des énergies, et pas seulement de rechercher la satisfaction qui fait dire : Comme c’était beau ! Me voilà heureux ! – en planant dans les nuages où l’on s’endort peu à peu, satisfait de l’harmonie dans le monde et de l’amour humain en général. Voilà ce qui s’est si bien manifesté au sein de la société que présidait Madame Besant[xi].
Nombre d’entre vous se souviendront encore des nombreuses protestations que j’ai élevées contre ces nobles discours que l’on pouvait entendre dans la Société Théosophique. On y dispensait avec un libéralisme tout international des idéaux doucement murmurés. Fraternité partout, amour des hommes partout : voilà ce qu’on entendait en tous lieux. Impossible d’adhérer à cela. Ce que nous recherchions, c’était un savoir réel, concret, de ce qui se passe dans le monde.
Et vous vous rappelez la comparaison que j’ai souvent employée : ces suaves murmures sur l’amour fraternel me faisaient penser à quelqu’un qui dirait constamment à un poêle destiné à chauffer une pièce : Cher poêle, c’est ton devoir de poêle de chauffer, chauffe donc la chambre ! Voilà l’effet que me faisaient tous ces gens qui exprimaient la substance de la théosophie par ces doux murmures sur l’amour fraternel.
À cette époque, j’ai dit : il faut mettre du charbon et du bois dans le poêle et allumer le feu. Au sein d’un mouvement spirituel, il faut apporter des concepts réels, concrets, sinon on pourra durant des années discourir de l’amour fraternel qui unit les hommes ; cet « amour fraternel » s’est manifesté précisément chez la présidente du mouvement théosophique, Madame Besant, sous un jour suave.
Bien entendu, il est bien plus malaisé de se pencher sur la réalité que de parler en général de l’harmonie du monde, de l’harmonie entre chaque âme et le monde entier, de l’harmonie qui naît de l’amour humain.
L’anthroposophie n’est pas là pour endormir les hommes, mais pour les éveiller, pour réellement les éveiller. Notre temps exige que les humains se réveillent. (...)
Rudolf Steiner
[Caractères gras : SL]
Notes de la rédaction
[i] Par exemple et notamment, sur base de calculs économiques qui semblaient montrer qu’il n’était pas possible de la maintenir au-delà de quelques mois.
[ii] Cela fait déjà un peu plus de trois ans que la première guerre mondiale dure, au moment de cette conférence.
[iii] Dans la première partie de cette conférence (non publiée ici), Rudolf Steiner montre à travers un exemple que pour mieux comprendre la réalité, s’adonner à des comparaisons peut s'avérer parfaitement illusoire si les deux termes choisis pour la comparaison ne sont pas vraiment adéquat. Au contraire, selon si les termes choisis pour réalisation comparaison sont adéquats, celle-ci peut s'avérer particulièrement éloquente. Pour ne pas demeurer davantage dans l’abstraction de notre tentative de clarification, mieux vaut lire l’entièreté de cette conférence !
[iv] Thomas Woodrow Wilson, né à Staunton le 28 décembre 1856 et mort à Washington le 3 février 1924, est un homme d'État américain. Il est président des États-Unis du 4 mars 1913 au 4 mars 1921.
À ce sujet, voir aussi sur Soi-esprit, notamment les articles suivants qui font référence à Wilson et au « wilsonianisme » (qui promeut le concept de l'État-Nation, à la base de dizaine de millions de morts au XXe siècle et encore à la base de conflits majeurs en 2023) :
- Dépasser le nationalisme pour aller, au-delà de la nation, vers un humanisme universel
- L'humanité occidentale actuelle, à la traîne de l'Amérique, sombrera dans la barbarie si elle ne comprend plus le mystère du Golgotha
- Steiner contre l’antisémitisme et le nationalisme
[v] À lire aussi sur soi-esprit : La part de responsabilité anglo-saxone dans la catastrophe de la guerre
[vi] David Lloyd George, né le 17 janvier 1863 à Manchester et mort le 26 mars 1945, est un homme d'État britannique. Il est premier ministre du Royaume-Uni à la fin de la Première Guerre mondiale, du 7 décembre 1916 au 22 octobre 1922.
[vii] Il s’agit bien sûr de la révolution russe qui dégénérera dans le bolchévisme, véritable contre-image des aspirations sociales modernes.
[viii] Ce qui est vrai selon un certain point de vue. Selon d’autres points de vue, qui sont aussi examinés par Rudolf Steiner dans d’autres cycles de conférences, il est question d’une espèce d’attachement problématique et illusoire de la Russie à un certain passé. Ceci n’est pas développé ici.
[ix] En 2025, ceci demeure encore totalement d’actualité.
[x] Rudolf Steiner fait apparemment référence à des conférences qu’il a données une année auparavant (dont nous ne connaissons pas les dates précises).
[xi] Annie Besant (née Wood le 1er octobre 1847 à Londres, morte le 20 septembre 1933 à Madras en Inde), est une conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la Société théosophique puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde.
Note de la rédaction À NOTER: bien des conférences de Rudolf Steiner qui ont été retranscrites par des auditeurs (certes bienveillants), comportent des erreurs de transcription et des approximations, surtout au début de la première décennie du XXème siècle. Dans quasi tous les cas, les conférences n'ont pas été relues par Rudolf Steiner. Il s'agit dès lors de redoubler de prudence et d'efforts pour saisir avec sagacité les concepts mentionnés dans celles-ci. Les écrits de Rudolf Steiner sont dès lors des documents plus fiables que les retranscriptions de ses conférences. Toutefois, dans les écrits, des problèmes de traduction peuvent aussi se poser allant dans quelques cas, jusqu'à des inversions de sens ! |
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- Une différence essentielle entre le Grec et le Romain
- Au sujet de la nature des vérités anthroposophiques
- De la nature abstraite des concepts
- Action matérialisante du cinéma