Extrait du reccueil de conférences « Expériences vécues par les morts »
Munich, le 28 novembre 1912 - La conférence est initulée : « La vie entre la mort et une nouvelle naissance »
Rudolf Steiner – GA140a
Éditions anthroposophiques romandes (1992) - Traducteur : Georges Ducommun
PRÉAMBULE : La compréhension de cette conférence présuppose une connaissance suffisamment exacte de ce que recouvre notamment le mot «karma», etc. dans le contexte précis de la science de l’esprit d’orientation anthroposophique. Pour ce faire, nous vous invitons à prendre connaissance d’ouvrages de base. Voir notamment et par exemple, les ouvrages mentionnés sur cette page.
(…) Le savoir des êtres humains, dans la mesure où il s’agit du savoir du plan physique, est quelque chose d’extrêmement trompeur. Sur le plan physique, l’être humain ne connaît rien d’autre que les faits et les relations qu’il observe. C’est ce qui constitue toute la réalité pour les scientifiques ou pour les esprits matérialistes, alors que cela représente bien peu de choses pour celui qui peut contempler la totalité de la vie de l’âme.
Je vous citerai un exemple assez paradoxal. L’être humain connaît des données, puis il les combine. Il sait, par exemple, qu’il est sept heures et demie ; il sort de chez lui et traverse la rue. À huit heures il est arrivé à un endroit précis. Tout cela, il le sait grâce à la perception sensorielle et à des associations de pensées. Mais dans la plupart des cas il ne sait pas pourquoi il n’est pas parti deux ou trois minutes plus tôt ou plus tard. Peu de gens se demandent pourquoi ils sont occasionnellement partis avec trois ou quatre minutes d’avance ou de retard. Or cela peut avoir de lourdes conséquences.
Voici un exemple quelque peu surfait, mais ce genre d’exemple se présente toujours en petit dans l’existence. S’il était sorti à huit heures précises il aurait peut-être été renversé et tué. Il ne l’a pas été parce qu’il avait trois minutes de retard. Cet exemple un peu corsé sera plutôt rare, mais de telles situations plus ou moins réelles ne sont pas à exclure, simplement l’homme les ignore. Grâce aux trois minutes de retard son karma l’a préservé de la mort. Ces choses peuvent sembler insignifiantes et nous laisser indifférents, mais elles ne le sont pas.
Supposons qu’un être humain soit indifférent face à un tel fait et qu’il l’ignore. Dès l’instant où il en aurait connaissance, il ne demeurerait plus indifférent. Si vous saviez que votre vie a été préservée par ce retard de trois minutes, cela ne saurait vous laisser indifférent mais produirait une profonde impression sur votre âme. Le fait de savoir agirait puissamment sur votre âme.
Si quelque chose d’analogue vous est arrivé, souvenez- vous de la signification que cela a eu pour la vie de l’âme. Cela ne nous prouve-t-il pas que l’être humain ne cesse de se mouvoir ici-bas avec les yeux bandés ? C’est effectivement le cas. Il connaît tout ce qui se passe extérieurement, mais il ne sait pas tout ce qui aurait pu lui arriver si les choses s’étaient déroulées un peu différemment. Autrement dit, la connaissance des possibilités échappe aux forces de l’âme. L’âme vit plongée dans l’indifférence, alors qu’elle pourrait être bouleversée et atteindre un niveau supérieur si elle était consciente des possibilités latentes. Du fait que l’être humain ignore presque tout des rapports en présence, ne connaît au fond que ce qui saute aux yeux, la vie de l’âme humaine demeure bien pauvre, il ne s’y exprime pas ce qui pourrait s’y exprimer en d’autres circonstances.
Peut-être que l’on ne trouverait pas si facilement un exemple aussi paradoxal que celui-ci, si l’investigateur de la vie entre la mort et une nouvelle naissance ne nous plaçait directement en face de telles situations. En effet, parmi tout ce qui remplit l’âme, il y a précisément aussi tout ce qui ne monte pas au niveau de la conscience. Après la mort, tout ce dont l’être humain n’a pas le moindre soupçon pendant sa vie se dresse puissamment devant son âme. Il constate : à tel moment ta vie a été en danger, à tel autre moment tu es passé à côté d’un bonheur; tu as été indolent, et si tu ne l’avais pas été tu aurais pu faire tel ou tel bien. Après la mort, tout un monde de choses non vécues se dresse devant nous. Ce qu’un matérialiste considérera comme ridicule au niveau du monde physique devient après la mort une réalité, une vraie réalité. Tout ce qui nous entoure ici-bas, sans pour autant s’exprimer dans la vie, nous dévoile après la mort tout un monde (…).
[Caractères gras S.L.]
Rudolf Steiner
Note de la rédaction À NOTER: bien des conférences de Rudolf Steiner qui ont été retranscrites par des auditeurs (certes bienveillants), comportent des erreurs de transcription et des approximations, surtout au début de la première décennie du XXème siècle. Dans quasi tous les cas, les conférences n'ont pas été relues par Rudolf Steiner. Il s'agit dès lors de redoubler de prudence et d'efforts pour saisir avec sagacité les concepts mentionnés dans celles-ci. Les écrits de Rudolf Steiner sont dès lors des documents plus fiables que les retranscriptions de ses conférences. Toutefois, dans les écrits, des problèmes de traduction peuvent aussi se poser. |
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