Qui sont les personnes qui participent aux formations en agriculture biologique ou biodynamique ? Quelles sont leurs origines sociales, professionnelles, leurs formations antérieures, etc. ? Quelles sont leurs motivations ? Il y a-t-il des conditions préalables pour pouvoir suivre une telle formation ? Quel est un des plus grands défis pour les jeunes qui veulent se lancer ?
Geert Iserbyt vit en Belgique (Flandre) et il est formateur pour l'organisation belge Landwijzer. Il est notamment chargé de former et d'accompagner les participants aux cours, entre autres pour leur faire découvrir la vie et le fonctionnement de différentes fermes biologiques ou biodynamiques. Dans ce contexte, Geert passe chaque année une semaine avec ses groupes à la ferme biodynamique Dottenfelderhof à Bad Vilbel (à proximité de Francfort en Allemagne).
Parmi les points abordés par Geert :
- Qui sont les personnes qui participent aux formations en agriculture biologique ou biodynamique ? Quelles sont leurs origines sociales, professionnelles, leurs formations antérieures, etc. ? Quelles sont leurs motivations ? Il y a-t-il des conditions préalables pour pouvoir suivre une telle formation ?
- Qu’est-ce qui touche personnellement Geert au sujet des particularités de la biodynamie ?
- Quels sont des particularités de l’agriculture conventionnelle qui posent question et constituent des défis à surmonter ?
- La nécessité que l’agriculture devienne saine réside aussi au niveau économique. Beaucoup de personnes formées font le choix de travailler avec des circuits alimentaires courts, car ils sont davantage rémunérateurs. L’enjeu est de relier aussi les habitants des villes aux agriculteurs. Par exemple, en Flandre, en quelques années, le nombre de de CSA (Communauté de consommateurs soutenant l’agriculture) est passé de 0 à 60. {À lire ou à relire, le court article suivant : L'histoire des CSA et son lien avec les AMAP[1]}
- La transmission des terres agricoles de génération en génération d’agriculteurs sous forme marchande (achat-revente de terres agricoles) est quelque chose qui ne fonctionne pas (l’agriculture n’a pas davantage avec ce système-là). Visionner à ce sujet notre dossier dédié à la métamorphose de la propriété privée : Propriété privée ou propriété de l'État ? Capitalisme ou communisme ? Comment pourrait évoluer la propriété ?
- Ce qui demeure un des plus grands défis pour les jeunes qui veulent se lancer, c’est développer d’excellentes compétences de base dans le métier agricole, ce qui requiert aussi de réaliser de nombreux stages, via des organisations professionnelles qui ont le savoir-faire pour accompagner et former ces futurs agriculteurs.
Cette vidéo-témoignage est réalisée par François Hagdorn, qui est entre autres, le créateur du site du site web https://biodyn.wiki et de la chaine Youtube du même nom https://www.youtube.com/@biodynwiki (plus de 240 vidéos à ce jour…).
Note
[1] Le premier CSA en Belgique a été créé en 1992 et s’appelait « La Voie Lactée ». Elle regroupait des consommateurs (plus de 40 familles), des distributeurs et une famille d’agriculteurs en Belgique francophone. Les familles étaient copropriétaires des vaches qui étaient mises « en pension » à la ferme. Ce procédé avait permis le lancement de l’activité agricole sans devoir disposer de “quotas laitiers”, ces documents administratifs rares et coûteux imposés à l’époque par la P.A.C. (Politique Agricole Commune de l’Union européenne) et précisant la quantité maximale de produits laitiers qui pouvait être vendue par un producteur. Les vaches étant devenues propriété des consommateurs, il en était de même pour leur production laitière qui n’était pas à commercialisée (pas de vente) et qui échappait de ce fait légalement à la réglementation sur les quotas laitiers. Les copropriétaires réglaient mensuellement une somme pour couvrir l’entretien des vaches, la transformation des produits laitiers, la distribution, les besoins de la ferme et ceux de la famille des agriculteurs. Lors de rencontres associatives, le montant de cette somme et les modalités pratiques étaient fixés de commun accord. Les associés pouvaient aussi s’impliquer dans d’autres aspects concernant le développement de la ferme : construction de nouveaux bâtiments agricoles, activités culturelles, etc. Le concept de base qui présida à la création de ce premier CSA en Belgique est présenté dans cet article : Les associations de la vie économique face à l'organisation mondiale du commerce (« La Voie Lactée »).