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  • «(...) l’anthroposophie (...) veut appréhender la grande tâche de notre époque, celle de recevoir les rayons d’une nouvelle lumière spirituelle désormais accessible à l’humanité, et de les intégrer dans les moyens de la culture et de la civilisation des hommes.»
    Stuttgart, 23 janvier 1923 - GA257

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Grégoire Perra est depuis dix ans l’un des opposants les plus farouches aux écoles Steiner-Waldorf et à l’anthroposophie de Rudolf Steiner. Il a été récemment attaqué en diffamation pour des propos tenus notamment sur ses blogs. Derrière l’image de lanceur d’alerte qu’il entretient dans la presse, se cache une réalité moins reluisante, faite d’exagérations, de mensonges et d’accusations d’attouchements sexuels sur mineure. Éclairage.

 

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Publié avec l'aimable autorisation de l'auteur, sur base de son article sur son site.

 

11 juillet 2019 – « Lanceur d’alerte ». C’est ainsi que se présente régulièrement Grégoire Perra. Depuis dix ans, l’homme est l’un des plus virulents opposants au mouvement anthroposophique et à ses diverses initiatives pratiques, comme les écoles Steiner-Waldorf. Grâce à son statut d’« insider » repenti, il est l’interlocuteur presque unique des journalistes francophones cherchant à écrire au sujet de l’anthroposophie ou de son fondateur, Rudolf Steiner. Le 29 avril dernier, par exemple, l’hebdomadaire Le Point a publié sur son site internet une interview fleuve de Grégoire Perra, dans laquelle ce dernier dénonce, encore et toujours, les « étranges vérités des anthroposophes ».

Depuis janvier dernier, il a récolté plus de 11 300 euros de dons sur la plateforme de financement participatif Okpal pour « sensibiliser l’opinion à la dérive sectaire Anthroposophie (sic) » mais aussi faire face aux trois nouvelles procédures judiciaires pour injures et diffamation récemment intentées contre lui à la suite, notamment, de la publication de son article intitulé « Mon expérience de la médecine anthroposophique »[1].

 

Naissance d’un contradicteur

La crédibilité de Grégoire Perra provient de son passé au sein du milieu anthroposophique. Il a d’abord été élève des écoles Steiner-Waldorf de Verrières-le-Buisson et Chatou (région parisienne), avant de devenir membre, en 1995, de la Société anthroposophique française. En septembre 2003, à l’âge de 33 ans, il devient professeur de philosophie, puis de théâtre et de soutien en français, à l’école de Chatou, y effectuant quelques heures en plus de son service à l’Éducation nationale[2].

 

Grégoire Perra en 2019

Grégoire Perra en 2019

 

Il y enseigne environ quatre ans, avant de démissionner en mars 2007. Officiellement, selon lui, en raison d’« un grand décalage entre ce que nous étions sensé (sic) faire du point de vue de ce que devrait être la pédagogie Waldorf et ce qui était pratiqué dans l’école où j’exerçais »[3]. Il continue néanmoins à œuvrer au sein du mouvement anthroposophique encore deux ans environ avant de quitter la société anthroposophique française.

 

Premier procès en diffamation

Son travail de dénonciation systématique commence véritablement en 2011. En novembre de cette année-là, un témoignage de son expérience dans les écoles Steiner-Waldorf est publié dans le n° 110 de la revue Bulles de l’UNADFI (Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes)[4]. A la suite de cette parution, Grégoire Perra est poursuivi une première fois en diffamation par la Fédération des écoles Steiner-Waldorf. Contrairement à la victoire totale qu’il revendique souvent, ses propos sont reconnus diffamatoires, mais il obtient une relaxe pour bonne foi en juin 2013. Il poursuit alors son action critique sur son blog personnel. Il crée aussi un autre site internet, dont le but unique est de faire éclater ce qu’il affirme être « la vérité » sur les écoles Steiner-Waldorf.

Pour Grégoire Perra, cette vérité est d’abord l’endoctrinement « élastique »[5] et « presque indétectable »[6] des élèves à l’anthroposophie. Selon lui, les écoles Steiner-Waldorf seraient fondées sur la grande supercherie intellectuelle de Rudolf Steiner, un « fou qui a réussi son coup »[7]. Elles chercheraient à diffuser des croyances et superstitions par une stratégie de tromperie et de manipulation qu’il dépeint comme un « art centenaire de la tromperie et du mensonge afin de duper ou de séduire ceux qui s’en approchent. »[8] Il décrit ainsi des gens foncièrement malhonnêtes, faibles d’esprit et aux comportements sectaires, ayant perdu « la capacité de ressentir (…) la souffrance d’autrui. »[9] En outre, un thème revient de manière récurrente : celui de déviances sexuelles, voire même de pédophilie, sur lequel nous reviendrons plus loin.

Ces insinuations, d’une gravité extrême, provoquent naturellement des réactions indignées chez les gens de bonne foi et parfois même de la haine envers les défenseurs de la pédagogie Steiner-Waldorf ou de l’anthroposophie, comme on peut le constater sur les réseaux sociaux. Ils sont soupçonnés d’être engloutis par un système qui les dépossède de tout jugement personnel, au point de se transformer en habiles manipulateurs évoluant dans une ambiance de promiscuité malsaine favorisant toutes les turpitudes sexuelles possibles. Devant le dévoilement d’une telle horreur « cachée », il devient nécessaire d’aller au fond des choses pour savoir si son témoignage est vraiment ce qu’il prétend être.

 

Témoignage « haineux et revanchard »

Dans sa thèse consacrée à l’approche pédagogique de Rudolf Steiner, la Québécoise Chantal Lapointe consacre plusieurs pages aux principales idées de Grégoire Perra. Elle y constate que bien que non dénués d’intérêts, les écrits de Grégoire Perra sont « non seulement sur des détails, mais sur des points majeurs, remplis de contradictions qui mettent en évidence le caractère haineux et revanchard de son témoignage »[10]

L’étudiante américaine Maria Noland, doctorante en anthropologie et en sciences de l’éducation à l’université de Columbia (New York), est arrivée peu ou prou aux mêmes conclusions. Elle a échangé pour la première fois avec Grégoire Perra en 2016, avant de commencer sa thèse de doctorat. A cette époque, elle s’est intéressée à la pédagogie Steiner-Waldorf dans le cadre de recherches sur la transition éducative. « J’ai donc cherché des avis concernant les exigences et spécificités de cette pédagogie, notamment des témoignages d’anciens étudiants et élèves », souligne-t-elle[11]. Parlant français, elle tombe sur le blog de Grégoire Perra. « J’ai cherché son contact et l’ai remercié d’avoir partagé son histoire. Je lui ai expliqué que j’étais moi aussi très opposée à l’abus de conscience des enfants et que j’irai voir de mes propres yeux pour essayer de mieux comprendre ce phénomène à l’aide de la méthodologie anthropologique. »

Après avoir passé du temps à l’école Steiner-Waldorf de Brooklyn, elle lui réécrit pour lui dire que son expérience a été « tout sauf ce qu’il a décrit sur son blog ». Elle témoigne qu’elle fut choquée par la réponse de Grégoire Perra, qui l’a traitée de « petite hypocrite ». Aujourd’hui, Maria Noland conseille à tous ceux qui s’intéressent au sujet d’aller, comme elle, sur le terrain se faire leur propre idée de la réalité. « La recherche de la vérité est trop précieuse pour être déléguée à qui que ce soit » déclare-t-elle, en précisant que ses constatations ultérieures sur le terrain persistent à contredire radicalement les allégations que Grégoire Perra relaie sur son blog.

 

« La pensée de Steiner n’a rien de sectaire »

Ces dernières années, des recherche universitaires se sont longuement penchées sur la pédagogie Waldorf. En France, le professeur Loïc Chalmel, maître de conférence en sciences de l’éducation à l’Université de Haute-Alsace et directeur du LISEC (Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication) a rédigé une étude sur Rudolf Steiner et la pédagogie Steiner-Waldorf[12]. Dans une interview récente, publiée sur le site de la revue Kaizen[13], le professeur nous a fait part de son analyse sur le sujet. Pour lui, il est clair que la pédagogie Steiner-Waldorf est un projet « profondément désaliénant et d’une grande cohérence », cherchant à libérer le potentiel individuel de chaque enfant. Il l’inscrit dans un courant historique remontant à des grandes figures de la pédagogie telles que le Tchèque Comenius, le Français Oberlin ou le Suisse Pestalozzi.

Son jugement est sans appel : « La pensée de Steiner n’a rien de doctrinaire ou de sectaire. » Et d’ajouter : « Penser que Steiner voulait endoctriner des individus pour qu’ils deviennent des agents de sa pensée est donc faire preuve de dilettantisme. » Voilà le point de vue d’un spécialiste français. Tournons-nous maintenant vers la recherche universitaire en langue allemande qui est autrement plus fournie : des centaines d’études ont été réalisées durant les vingt dernières années[14].

Pour étudier ce domaine, il faut surmonter la barrière de la langue. Grégoire Perra ne semble pas l’avoir fait. Il apparaît ainsi avoir au moins dix ans de retard sur le sujet. En effet, les accusations d’endoctrinement, de repli sur soi (dérives sectaires) ou de contenus de cours inappropriés furent les premières critiques formulées par les chercheurs en Allemagne dans les années 1980. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. De manière générale, le milieu universitaire allemand ne considère plus la pédagogie Steiner-Waldorf comme quelque chose d’exotique. Elle n’est certainement pas considérée comme sectaire.

Heiner Ulrich, par exemple, professeur de sciences de l’éducation à l’Université de Mayence, internationalement reconnu comme l’un des experts les plus critiques à l’égard la pédagogie Steiner-Waldorf, reconnaît pourtant dans son livre La Pédagogie Waldorf, une Introduction critique[15] que « les écoles Waldorf méritent amplement leur belle réussite ». Lors d’un entretien accordé en avril dernier à l’hebdomadaire de référence Die Zeit, il ajoute que « l’anthroposophie n’est pas enseignée dans les écoles Waldorf. »[16]. Dans cette même interview, il convient aussi que les élèves Waldorf « obtiennent leur diplôme plus souvent que la moyenne de leur groupe d’âge ».

 

Étude scientifique sur 1000 anciens élèves

Parmi les nombreux travaux sur le sujet, mentionnons une étude de 2007 qui ne peut être accusée de partialité[17]. Elle a été conduite par Heiner Barz, qui travaille actuellement au Département de recherche et de gestion de l’éducation de la Heinrich-Heine-Universität Düsseldorf et conduit des recherches dans les domaines de l’innovation éducative, de la migration, du marketing, de l’apprentissage en ligne et de la formation continue. Cette étude porte sur plus de 1000 anciens élèves d’écoles Waldorf, en collaboration avec quatorze autres chercheurs.

En conclusion du chapitre « Développement professionnel », les chercheurs Anne Bonhoeffer et Michael Brater soulignent : « Nous constatons, d’après ces critères formels, une performance pédagogique élevée de ce type d’école : les élèves d’écoles Waldorf rejoignent presque tous des formations ultérieures après l’école Waldorf et il s’agit en grande partie de formations universitaires qu’ils achèvent visiblement avec succès et qui les mènent dans les professions correspondantes. Comparé à la population globale, le nombre de diplômés [des écoles Steiner-Waldorf] qui deviennent universitaires est extrêmement élevé et peut rivaliser avec n’importe quel lycée » (p. 90).

Ils poursuivent deux pages plus loin : « Au vu de la situation professionnelle de leurs élèves, les écoles Waldorf peuvent être sans aucun doute satisfaites de leur prestation pédagogique : la grande majorité des anciens élèves parvient, suite à l’école Waldorf, à passer dans des formations exigeantes, pour ensuite exercer des professions exigeantes. (…) Finalement, on peut considérer qu’un argument parfois utilisé par les critiques à l’encontre des écoles Waldorf a été une bonne fois pour toute contredit par notre étude : les écoles Waldorf sont tout sauf une institution de recrutement pour le mouvement anthroposophique, comme le montre la très faible part de « professions anthroposophiques » chez les anciens élèves. Au contraire : les écoles Rudolf Steiner sont aujourd’hui reconnues de manière assez large dans les couches aisées et cultivées de la population, et elles forment des jeunes disposés et bien préparés à exercer des professions à responsabilité en de multiples endroits de la société. » (p. 92)

Dans le chapitre « À quoi croient les anciens élèves ? », le chercheur Michael N. Eberz avance que « la majorité des diplômés est indifférente, voire sceptique ou même critique vis-à-vis de l’anthroposophie. (…) On ne peut attribuer aux écoles Waldorf un rôle actif en tant que vecteur de représentations anthroposophiques, mais on peut y attester d’une grande ouverture au niveau de la religion et de la conception du monde. » (p. 158)

Mentionnons en outre le rapport positif publié en 2015 par l’Université de Stanford, confirmant la capacité de l’école Steiner-Waldorf à « soutenir avec succès le bon développement des élèves. »[18] Nous pourrions citer d’autres études du même genre. De toute évidence, la recherche universitaire reconnaît donc aujourd’hui que les écoles Steiner-Waldorf ne présentent pas de dérives sectaires, n’endoctrinent pas les élèves et n’enseignent pas de contenus extravagants.

Ces écoles font certes l’objet de débats sains, qui touchent à des questions scientifiques, pédagogiques, philosophiques et même métaphysiques. Elles sont certainement critiquables sur certains points (comme peut l’être toute institution pédagogique), mais présentent aussi visiblement de grandes qualités. Elles n’apparaissent cependant en aucun cas, ainsi que le soutient Grégoire Perra, comme des institutions sectaires pratiquant un endoctrinement « élastique », « mou » et « invisible ». Ses propos sont en contradiction totale avec les recherches académiques sérieuses sur le sujet.

 

Climat incestueux et déviances sexuelles

Comme évoqué plus haut, outre les accusations classiques d’endoctrinement, Grégoire Perra déclare aussi que les écoles Steiner-Waldorf sont entièrement imprégnées par un climat de déviance sexuelle. Dans un article paru en 2012, mais continuellement enrichi depuis, il écrit : « La seule chose que je peux dire, c’est qu’il me semble que la tentation pédophile et le risque de passage à l’acte sont très élevés dans les écoles Steiner-Waldorf »[19]. Dans un texte intitulé « Les fantasmes ambiguës des professeurs Steiner-Waldorf pour leurs élèves » (13 avril 2015), il insiste : « Ainsi, on peut se demander si la Pédagogie Steiner-Waldorf… ne s’approche pas dangereusement de la tentation pédophile, ou du moins des présupposés par laquelle cette dernière s’auto-justifie. »[20]

Dans un autre billet publié en septembre 2018, il affirme encore : « Il y a selon moi le fait que lorsque des faits d’attouchements sexuels ou de viols se produisent dans les jardins d’enfants Steiner-Waldorf, ceux-ci ne sont pas exposés au grand jour et traités par la justice, mais au contraire systématiquement enterrés et maintenus dans l’ombre »[21]. En novembre 2018, dans une émission diffusée sur YouTube, il soutient à nouveau : « La sexualité, ou… comment dire… la séduction sexuelle est absolument omniprésente. Les rapports humains de base, la manière dont les gens vous regardent, la manière dont les gens vous touchent, la manière dont les gens vous parlent, etc., c’est de l’ordre de la séduction sexuelle permanente. »

De telles accusations sont pour le moins gravissimes. Problème pour Grégoire Perra, la recherche universitaire, conduite sur des dizaines d’écoles et des milliers d’élèves, n’a relevé aucune déviance de ce genre. Aucun indice de ce que Grégoire Perra qualifie d’attitude « absolument omniprésente » et « permanente ». En outre, comment se fait-il, par exemple, que le climat odieusement malsain des voyages de classe dépeints par Grégoire Perra, durant lesquels des « câlins du soir » institués laissent planer un danger aigu de pédophilie[22], n’ait jamais été repéré par aucun des milliers de parents accompagnateurs depuis des générations, lesquels participent à tous les moments de la journée, coucher compris ? Pour toute personne cherchant la vérité, un sérieux dilemme se pose donc ici : ces accusations sont-elles vraiment fondées ? Si toutes les études universitaires et l’existence centenaire de la pédagogie Waldorf n’ont jamais fait état de ce genre de dérives, comment Grégoire Perra en est-il arrivé à ce genre de déclarations ?

Nous avons pu parler avec certaines personnes qu’il a côtoyées par le passé ou qu’il cite sur son blog. Elles ont toutes préféré garder l’anonymat, ne souhaitant plus jamais avoir à faire à Grégoire Perra d’une manière ou d’une autre, et souhaitant protéger leurs proches de ses tentatives régulières de salir publiquement ceux qui prennent la parole.

Ces personnes ont assuré que les récits de Grégoire Perra les concernant ne correspondaient pas à la réalité. Selon elles, Grégoire Perra est doué du talent de créer, en se basant sur des bribes de réalité, des témoignages et histoires tronqués et réaménagés en vue d’une seule intention : créer une image et une réputation délétères autour des écoles Steiner-Waldorf et de l’anthroposophie, afin d’entraîner un phénomène de rejet collectif conduisant à l’interdiction de toute expression pratique émanant de ce courant de pensée.

 

Attouchements sexuels sur mineure

Pour comprendre l’origine de la démarche de Grégoire Perra, revenons en 2007, année de sa démission de l’école Steiner-Waldorf de Chatou. La véritable raison de son départ (qui est en fait un licenciement déguisé en démission) a trait à une série de comportements problématiques de sa part. Selon nos informations, il lui serait arrivé, par exemple, de monter ses élèves contre leurs parents et, de manière récurrente, contre ses collègues. Il organisait aussi de nombreuses sorties au cours desquelles il faisait parfois découvrir l’anthroposophie à ses élèves. Une personne proche de lui à l’époque le décrit comme « un vrai gourou, le seul que j’ai rencontré dans le milieu anthroposophique ». Mais il y a plus grave.

 

Ecole Steiner-Waldorf de Chatou, où Grégoire Perra a enseigné entre 2003 et 2007.

Ecole Steiner-Waldorf de Chatou, où Grégoire Perra a enseigné entre 2003 et 2007

 

Dans un document officiel dont nous avons pu obtenir une copie, Mathilde Quétineau, une ancienne élève de sa classe âgée de 17 ans au moment des faits, décrit avoir subi des attouchements à caractère sexuel de la part de Grégoire Perra lors d’une sortie scolaire au musée d’Orsay, en novembre 2006. Son témoignage, édifiant, a été consigné en 2013 lors du procès intenté par la Fédération des écoles Steiner-Waldorf. En voici un extrait : «… de sa main il (Grégoire Perra, nda) commença à me carresser (sic) la cuisse. Absolument pétrifiée, et incapable de réagir, je restai d’abord complètement tétanisée. Il me fallut rassembler toutes mes forces mentales pour oser changer de position afin de le dissuader de continuer ses caresses. Mais malgré mon refus clairement exprimé par ce mouvement il reposa cette fois-ci ses deux mains. Je subissais ses attouchements qui allaient de mon aine à mon genou de manière clairement sexuelle. Je changeais encore plusieurs fois de position, mais il bougeait lui-aussi pour s’adapter et continuer ses caresses. A cet instant, je priais pour que quelqu’un intervienne.»

Quelques jours plus tard, la jeune fille confie son expérience à une amie. Celle-ci en parle à ses parents, qui alertent le professeur principal. Mathilde Quétineau écrit avoir été « très touchée par la confiance que les enseignants de Perceval (Ecole Steiner-Waldorf de Chatou, nda) accordèrent à ma dénonciation et par la réactivité de leurs démarches administratives. » Dans une lettre datée du 27 mars 2007 et adressée à son élève, Grégoire Perra reconnaît sa faute et s’excuse : « Il faut que vous sachiez que je reconnais maintenant pleinement le caractère ambigu et d’agression de mes gestes et que je serais prêt à les reconnaître devant le (sic) Justice si vous ou vos parents souhaitiez porter plainte. » Plus loin, il écrit encore : « Je vais vous le dire simplement : je suis malade. Cela ne date pas d’hier. Je pense avoir une profonde névrose ou quelque chose comme cela. Des événements moins graves mais similaires, qui auraient dû m’alerter, avaient commencé de m’en faire prendre conscience. » Il ajoute avoir commencé à consulter une psychanalyste pour « se soigner ».

 

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Cet événement éclaire d’une lumière particulière les propos récurrents tenus par Grégoire Perra dans ses blogs au sujet de la sexualité dans les écoles Steiner-Waldorf. Ce thème revient sans cesse sous sa plume. Dès la parution de l’article de l’UNADFI, il évoquait l’atmosphère « incestuelle permanente (sic) »  qui régnerait dans les écoles Steiner-Waldorf. Grégoire Perra affirme en effet avoir été « témoin et victime » de nombreux « dérapages » qui font, selon lui, « partie intégrante du système d’endoctrinement » subtil à l’œuvre dans ces écoles[23]. Comme on l’a vu, cependant, aucune des nombreuses études scientifiques et témoignages au sujet des écoles Steiner-Waldorf ne fait état de ce genre de problèmes.

De fait, Grégoire Perra est, en France, le seul professeur Steiner-Waldorf à avoir été accusé, dans le cadre d’un procès, d’attouchement sexuel à l’encontre d’une élève. Et son attitude problématique ne s’arrête pas là. Il a aussi entretenu, avant sa démission, une relation amoureuse avec une élève scolarisée à l’école de Chatou, contrevenant ainsi à l’une des principales règles de déontologie de sa profession. Et cette relation (consentie) n’était pas la première.

Selon nos informations, Grégoire Perra aurait eu au moins une autre aventure intime de longue durée (plusieurs années) avec une élève de l’école de Chatou, relation dont la direction de l’institution aurait appris l’existence par le biais des parents de celle-ci[24]. Plutôt que de dénoncer ce dernier à l’Éducation nationale, cependant, les responsables de l’école se sont montrés tolérants à son égard, une faute dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. La même tolérance fâcheuse s’est reproduite après les dénonciations pour attouchement. Grégoire Perra n’a pas été inquiété par l’école de Chatou, ni dénoncé. La seule exigence posée par la direction a été sa démission.

 

Une lettre malheureuse

Cette attitude tolérante fut encouragée, plusieurs mois plus tard, par Antoine Dodrimont, président de la société anthroposophique française à l’époque des faits. Grégoire Perra se serait longuement épanché en remords et en regret auprès de lui, lui faisant comprendre que cette démission forcée était pour lui un coup très dur, dont il avait du mal à se remettre. « Il ne cessait de répéter qu’il avait subi un traitement inhumain de la part de l’école de Chatou dans cette affaire. Il disait aussi qu’il était en train de se soigner pour que cela ne se reproduise pas. Il était, à l’époque, terrorisé à l’idée que les parents de Mathilde décident finalement de porter plainte, ou que l’école de Chatou le dénonce auprès de l’Education nationale où il travaillait encore », indique sa compagne de l’époque, qui souhaite rester anonyme.

Sur la base de la confiance qu’il accordait à Grégoire Perra, Antoine Dodrimont a envoyé, en février 2008, un courrier à l’école de Chatou, demandant de ne pas nuire à la réputation du principal intéressé. Contacté, l’ancien président regrette aujourd’hui d’avoir rédigé cette lettre. Il dit en substance avoir été dupé par Grégoire Perra, qui a pu ainsi continuer à œuvrer au sein de la société anthroposophique jusqu’en 2009. Ce dernier utilisa en outre la lettre du président comme un élément-clé de sa défense lors du procès de 2013.

Aujourd’hui, Antoine Dodrimont analyse de la façon suivante la posture de Grégoire Perra : « Il sollicite les faits à son avantage, mais il peut les tordre pour en faire des mensonges favorables à son projet de démolition du mouvement anthroposophique et de dénigrement de ceux qu’il juge proches de lui. Ainsi, dans son texte de 2011 publié sur le site de l’UNADFI, il ne craint pas de présenter le biologiste français Jean-Marie Pelt comme proche des anthroposophes, ce que dément la simple lecture de son autobiographie[25] et les entretiens que j’ai eus avec lui. »

 

Défense douteuse

Dans un long article de blog intitulé « Ma vie chez les anthroposophes »[26], Grégoire Perra révise entièrement sa version de l’affaire des attouchements et rejette la responsabilité de ses actes sur l’élève concernée. Il décrit une jeune fille « aux mœurs très légères », à « l’esprit perturbé », ayant des « troubles mentaux ». Voici comment il raconte la scène : « À mon arrivée, une jeune fille de la classe de 11ème qui venait d’intégrer l’école se précipita vers moi. Elle était habillée dans une sorte de robe de soirée moulante et ultra sexy qui ne descendait pas plus haut que la naissance de ses cuisses. J’appris plus tard que son comportement envers moi était dû au fait qu’elle était tombée amoureuse de moi depuis la rentrée et avait décidé de profiter de cette occasion pour me séduire. […] Elle vint donc se coller à moi lorsque le groupe était rassemblé autour d’un tableau pour écouter les explications du guide, sa cuisse dénudée se plaquant volontairement contre ma main. Je commis alors une grande erreur en ne la retirant pas immédiatement, comme j’aurais dû le faire, ne sachant pas résister sur le champ à cette attaque sensuelle d’une adolescente audacieuse. »

Sachant qu’il s’agit d’une jeune fille de 17 ans se trouvant sous sa responsabilité, ces propos semblent particulièrement déplacés. En effet, comment, alors qu’il représente la personne d’autorité, peut-il se justifier de la sorte ? D’après lui, son seul tort serait de ne pas avoir retiré sa main. Mais il reconnaît, paradoxalement, une grave erreur. Ce n’est pas très logique, puisqu’il n’a, selon sa nouvelle version, rien fait.

Ensuite, pour expliquer sa lettre d’aveux, il propose le scénario d’une conspiration machiavélique : la jeune femme « à l’esprit perturbé » aurait profité d’un moment de faiblesse pour l’acculer puis, frustrée de voir ses avances repoussées, aurait alors affabulé pour se rendre intéressante auprès de ses camarades de classe. La direction de l’école aurait ensuite saisi cette occasion pour le pousser à démissionner. Grégoire Perra contredit ici consciemment ses aveux écrits de 2007, expliquant que sa lettre aurait été rédigée sous la pression de sa compagne de l’époque et des parents de la jeune fille. Son changement de version est-il crédible ?

 

Nouveau message d’excuse

Élément intéressant, Grégoire Perra a recontacté Mathilde Quétineau via Facebook le 13 mai 2009 pour s’excuser à nouveau de sa conduite : « Si je t’écris donc aujourd’hui directement, c’est parce que je ressens comme spirituellement et moralement très important que nous puissions nous parler. J’aurais aimé, maintenant que je peux le faire en toute liberté, c’est-à-dire sans la pression de [ma compagne] qui l’exigeait pour notre relation de couple, ni pour quelque autre personne que ce soit, pouvoir te présenter mes excuses et d’épurer tout ce qui doit être encore épurer dans le lien profond – et à ce qu’il me semble certainement lié au destin – qui nous relie. Peut-être est-ce aussi ton cas ? » (lire le message complet et le commentaire révélateur de Mathilde Quétineau, en note 27). Ce message, envoyé deux ans après les faits, confirme les aveux de Grégoire Perra en 2007. Pourquoi, en effet, aurait-il recontacté la jeune femme pour s’excuser à nouveau si les faits n’avaient pas eu lieu tels qu’elle les avait décrits ?

De son côté, Mathilde Quétineau, n’a jamais donné suite à ce message. Elle maintient aujourd’hui sa version des événements. Elle précise même n’avoir en aucun cas voulu se rendre intéressante auprès de ses camarades de classe. Selon ses dires, elle aurait même au contraire demandé aux professeurs de ne pas révéler les raisons de la démission forcée de Grégoire Perra, ne souhaitant pas être responsable du départ d’un professeur alors « admiré » par plusieurs élèves de l’école.

En outre, selon plusieurs sources, qui préfèrent garder l’anonymat, les agissements de Grégoire Perra au musée d’Orsay correspondaient en fait à sa manière habituelle d’engager une relation avec ses jeunes conquêtes. Sa compagne de l’époque explique qu’il en aurait fait de même avec elle, lors d’une sortie scolaire au théâtre, alors qu’aucune relation n’avait commencé entre eux à l’époque. Deux autres personnes affirment encore, dans d’autres contextes, avoir connu ce procédé de la part de Grégoire Perra.

 

Rumeur infondée

Sur son blog, Grégoire Perra accuse aussi l’école de Chatou d’avoir « caché le fait que Mathilde, quelques mois après mon départ, en septembre 2007, a réitéré des accusations similaires à l’encontre du nouveau professeur de Philosophie, qui venait de prendre ses fonctions. » Selon lui, « elle avait déclaré à ses camarades, qui l’ont reporté aux professeurs des Grandes classes, que ce professeur avait effleuré ses cuisses au cours de la réunion de rentrée (séminaire-portail). Ce fait devait rester secret, le Collège des Grandes Classes l’ayant décidé, pour que ne sois pas fait un parallèle avec ma propre histoire, mais je fus mis au courant de l’affaire par la nouvelle professeure d’arts plastiques, qui se trouvait être une de mes anciennes compagnes. »[28]

Il s’agit d’un élément important de sa défense au sujet de cette affaire. Problème, l’enseignante d’arts plastique que mentionne Grégoire Perra contredit aujourd’hui cette version des faits. Elle assure n’avoir jamais eu vent d’une telle histoire entre Mathilde Quétineau et le nouveau professeur de philosophie, et n’a donc jamais pu en parler avec Grégoire Perra. Deux autres camarades de classe de Mathilde Quétineau à l’époque, proches de cette dernière, confirment également n’avoir jamais entendu parler de telles accusations. Pour sa part, la principale intéressée nie catégoriquement avoir jamais tenu de tels propos à l’encontre de ce professeur de philosophie. Selon toute vraisemblance, ce nouveau cas d’attouchement décrit par Grégoire Perra n’a donc simplement jamais eu lieu.

Confronté à ces témoignages, il est probable que Grégoire Perra se défende en assurant qu’il s’agit d’un complot destiné à lui nuire et à le discréditer. Nous n’avons eu cependant pour seule intention que de rapporter les faits connus pour répondre à cette question : comment se fait-il qu’un individu puisse, presque à lui seul, détériorer la réputation d’une pédagogie dont les études montrent pourtant qu’elle a fait ses preuves et jouit, dans les pays où elle est assez répandue, d’une bonne réputation ? Quelle est sa motivation ? Ses accusations d’endoctrinement ont été démenties par la recherche universitaire elle-même.

Quant à ses accusations de déviances sexuelles « omniprésentes », elles n’existent apparemment que dans son esprit et il semble bien qu’elles soient liées à ses propres déboires personnels. Se pourrait-il que Grégoire Perra cherche, par le biais de ses attaques répétées, à rejeter la responsabilité de ses propres pulsions déviantes sur les écoles Steiner-Waldorf et l’anthroposophie en général ? Son travail de dénonciation dans ce sens reposerait-il en fait sur un phénomène de transfert subtil dont lui-même est peut-être inconscient ? Une plongée dans son histoire et ses écrits le laisse en tout cas penser.

Précision de l’auteur: Anticipant la critique, et par souci de transparence, je tiens à préciser ici que je ne suis membre d’aucune société anthroposophique. J’ai passé les cinq premières années de ma scolarité dans une école Steiner-Waldorf en Suisse, avant de finir dans le public. Je suis donc bien placé pour comparer les deux approches pédagogiques. Je m’intéresse aujourd’hui à l’anthroposophie en tant que courant de pensée et de développement personnel. Il m’arrive aujourd’hui, en toute indépendance, d’écrire parfois sur des sujets en lien à l’anthroposophie, notamment pour le média en ligne aether. J’ai aussi côtoyé un certain nombre d’anthroposophes. J’atteste n’avoir jamais rencontré le genre de profil ou d’abus que décrit Grégoire Perra.

 

Notes

[1] https://veritesteiner.wordpress.com/2018/10/07/mon-experience-de-la-medecine-anthroposophique/

[2] Pour plus de détails sur sa biographie, voir : https://gregoireperra.wordpress.com/2013/04/22/chronologie-de-mon-parcours-chez-les-anthroposophes/

[3] Ibid.

[4] https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/l-endoctrinement-a-l-anthroposophie-dans-les-ecoles-steiner-waldorf/#nh4

[5] https://www.lepoint.fr/societe/les-anthroposophes-ne-vont-pas-pouvoir-cacher-la-verite-eternellement-29-04-2019-2309998_23.php

[6] https://gregoireperra.wordpress.com/2012/08/31/une-emprise-et-un-endoctrinement-presque-indetectables/

[7] https://veritesteiner.wordpress.com/2014/12/06/la-folie-de-rudolf-steiner-lhypothese-paraphrenique/

[8] https://veritesteiner.wordpress.com/

[9] https://veritesteiner.wordpress.com/2018/10/07/mon-experience-de-la-medecine-anthroposophique/

[10] https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/27567/1/33283.pdf

[11] Échanges de courriels avec l’auteur, 10 et 14 juin 2019.

[12] Loïc Chalmel, « Rudolf Steiner : De la Philosophie de la liberté à une pédagogie de l’autonomie », Revue germanique internationale [Online], 23 | 2016 (http://journals.openedition.org/rgi/1593).

[13] https://kaizen-magazine.com/article/la-pedagogie-steiner-waldorf-cherche-a-liberer-letre-humain/

[14] En Allemagne, ainsi que dans d’autres pays, il n’existe pas seulement des chercheurs favorables à la pédagogie Steiner-Waldorf, mais qu’il existe aussi des cursus universitaires en pédagogie Waldorf, où enseignent des professeurs parfois spécialisés dans cette pédagogie. Il existe aussi un institut de recherche universitaire sur la pédagogie Steiner-Waldorf à Mannheim (Institute for Waldorf Education, Inclusion and Interculturalism) qui édite une publication scientifique ouverte à tous les chercheurs sur le sujet (RoSE – Research on Steiner Education, http://www.rosejourn.com/index.php/rose/index).

[15] Heiner Ullrich, Waldorfpädagogik, eine kritische Einführung, Beltz, 2015

[16] «In der Unterstufe herrscht ein autokratisches Regime», Die Zeit, 19 avril 2019, https://www.zeit.de/gesellschaft/schule/2019-04/waldorfschulen-paedagogik-heiner-ullrich-entschleunigung-noten-g8

[17] Heiner Barz, Dirk Randoll, Absolventen von Waldorfschulen, Eine Empirische Studie zu Bildung und Lebensgestaltung, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2007.

[18] https://edpolicy.stanford.edu/sites/default/files/publications/scope-report-waldorf-inspired-school.pdf

[19] https://gregoireperra.wordpress.com/2012/10/02/ma-vie-chez-les-anthroposophes/

[20] https://veritesteiner.wordpress.com/2015/04/13/les-fantasmes-ambigues-des-professeurs-steiner-waldorf-sur-leurs-eleves/

[21] https://veritesteiner.wordpress.com/2018/09/18/les-risques-de-viols-et-dattouchements-sexuels-dans-les-jardins-denfants-steiner-waldorf/

[22] https://gregoireperra.wordpress.com/2012/08/31/une-emprise-et-un-endoctrinement-presque-indetectables/

[23] Cité dans le jugement du Tribunal de grande instance de Paris du 24 mai 2013.

[24] Cette communication aurait eu lieu après que l’élève en question ait quitté l’école, afin que la direction veille à l’absence de traitement particulier pour son frère, qui lui, était encore scolarisé et avait pour professeur Grégoire Perra.

[25] Jean-Marie Pelt, Le Jardin de l’âme, Fayard, 1998.

[26] https://gregoireperra.wordpress.com/2012/10/02/ma-vie-chez-les-anthroposophes/

[27] Lire la totalité du message de G.Perra écrit à Mathilde Quétineau en 2009, ainsi que le commentaire de Mathilde Q. écrit en 2018.

[28] https://gregoireperra.wordpress.com/2012/10/02/ma-vie-chez-les-anthroposophes/

  

 

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