Articles
- Écrit par : Rémi Mogenet
Olaf Stapledon (1886-1950) était un professeur de philosophie et un écrivain anglais remarquable, un des pionniers du genre qu'on appelle la science-fiction, mais qui l'a dépassée constamment par sa profondeur et son amplitude : nourri de théologie (notamment de saint Augustin) aussi bien que de philosophie profane, il a lié les imaginations interplanétaires ou futuristes à des considérations sur la divinité elle-même, en particulier dans son chef-d'œuvre, Star Maker (1937).
- Écrit par : Christian Lazaridès
À gauche: Robert Powell - À droite : Valentin Tomberg
(...) nous touchons au nœud du problème Tomberg : la prétendue nécessité d'un lien entre le christianisme ésotérique et le christianisme exotérique, ce dernier sous la forme donc de l'Église catholique-romaine et du jésuitisme. Ce geste de lier anthroposophie et Église catholique-romaine est présenté ici comme un idéal, alors qu'il ne peut aboutir qu'à une récupération occulte et à la dénaturation totale de l'impulsion anthroposophique. Et quand il est question du «calice du christianisme historique» - pour qualifier en fait la papauté et les jésuites - il s'agit d'une véritable suggestion de l'Anti-Graal (...).
- Écrit par : Rémi Mogenet
Il est relativement connu que Rudolf Steiner ne goûtait pas fort le philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), qu'il trouvait bavard à l'excès. Nous avons déjà évoqué de quelle façon, toutefois, les pensées pédagogiques de Steiner pouvaient avoir été nourries de celles de Rousseau par l'intermédiaire de Jean-Paul (1763-1825), romantique allemand qui s'était beaucoup occupé de pédagogie et qui, par admiration pour Jean-Jacques, avait pris son surnom, son patronyme étant en réalité Richter. Car Steiner le cite directement. Mais il est également probable que celui-ci ait lu de façon privilégiée en allemand, pas vraiment en français.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Dans un article récent de ce site, des citations de Christian Lazaridès rappelaient les reproches effectués par Rudolf Steiner à l'encontre de la Compagnie de Jésus, et ce qui me paraît fondamental est le suivant: pour Steiner, elle maintenait la spiritualité dans l'abstraction théologique et institutionnelle, et luttait pour qu'aucun lien ne soit établi entre les vérités spirituelles et les sciences naturelles. C'est intéressant, parce que cela renvoie à la conviction de Steiner que le dogme fondamental de la Trinité, tel qu'il a été élaboré par la théologie chrétienne antique, se vérifiait dans le monde spirituel, si l'on y plongeait un regard rigoureux, éclairé par la raison; et qu'il en allait de même des points principaux du dogme ancien. Mais on le sait, il estimait que des mystères davantage liés aux phénomènes naturels pouvaient être de même dévoilés, et que la vie de la nature pouvait aller jusqu'à refléter les vérités théoriques du christianisme, qui étaient aussi des vérités cosmiques, des principes agissant dans l'univers.
- Écrit par : Rémi Mogenet
Dans son traité sur les Contes de fées, J. R. R. Tolkien (1892-1973) évoquait la Machine à explorer le temps de H. G. Wells (1866-1946) comme contenant des éléments féeriques, ce qui, pour lui, signifiait une manifestation imaginative, mise en récit, de vérités spirituelles; mais, dans le même temps, il dénonçait le moyen par lequel le personnsage de Wells pénétrait dans le monde symbolique, ou féerique, des Eloas et des Morlocks manifestant ces principes spirituels: la machine. À ses yeux, cela n'avait pas de logique, parce qu'il regardait la machine comme spirituellement vide, faisant écho, consciemment ou non, à ce que Rudolf Steiner en avait dit. Elle ne pouvait donc pas mener à un monde plus vrai, parce que plus intensément spirituel comme est celui du conte de fées.
Il n'en demeure pas moins que la science-fiction a souvent utilisé l'idée des machines merveilleuses pour en réalité faire entrer ses lecteurs dans le mythe. Il peut s'agir d'une simple stimulation intérieure: l'imagination, d'abord, physique, portant d'abord sur ce que peuvent réaliser des machines encore à construire, se prolonge ensuite dans l'intériorité humaine, et les deux plans se mêlent indistinctement. C'est sans doute pourquoi il a été souvent dit que la littérature populaire, largement fondée sur l'imagination, contenait des vérités spirituelles dont ne voulait pas la littérature bourgeoise, foncièrement rationaliste.
- Écrit par : Christian Lazaridès
L'opposition la plus grande à cette initiation chrétienne-rosicrucienne, donnée aujourd'hui à l'humanité occidentale sous la forme de l'anthroposophie, constitue «l'initiation de la volonté des jésuites», qui s'accomplit «par la pratique des exercices spirituels» d'Ignace de Loyola. Ces deux voies d'initiation conduisent dans deux directions opposées. La première voie conduit à l'idéal chrétien le plus élevé, celui de la liberté et de l'amour, la deuxième à la soumission de l'homme à une autorité extérieure, que l'on fait passer pour «divine».
- Écrit par : Rémi Mogenet
On accuse volontiers Rudolf Steiner de racisme, et si politiquement cela ne correspond à rien, puisqu'il a constamment dit que les corps politiques devaient s'appuyer sur le libre choix des individus dans l'esprit d'un contrat social parfaitement égalitaire, il a pu avoir des mots durs pour certaines cultures qu'il estimait insuffisamment rationnelles. À vrai dire, il critiquait aussi les cultures trop portées à la conceptualisation, notamment la française, et cela pouvait être excessif, mais il recherchait essentiellement le juste équilibre entre la raison et l'intuition, et si on peut relativiser son point de vue lié à sa culture propre, il est quand même difficile de rejeter en principe son idée générale. René Descartes même a bien déclaré que le poète pouvait par inspiration trouver des vérités, et Victor Hugo n'a cessé de tenter de le montrer; or, Steiner, dans la foulée de Goethe, le pensait aussi, s'il allait jusqu'à dire que le rationalisme cartésien et l'inspiration poétique pouvaient s'équilibrer parfaitement, et se mêler et s'articuler, ce qui semble déplaire souverainement à ceux qui voudraient les maintenir dans des cases séparées.
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